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Le recours à la lecture et l'écriture face à l'absence

Photo du rédacteur: Les Choses de la vieLes Choses de la vie

Dernière mise à jour : il y a 1 jour

Qu’il s’agisse de récits autobiographiques, de poèmes en vers ou en prose, nombre d’endeuillés éprouvent le besoin de lire ou d’écrire. Pourquoi ?


Dans son livre La nuit, j’écrirai des soleils, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik nous apporte quelques éclairages sur les fondements et les effets bénéfiques de ces pratiques. Que nous dit-il ?

On parle pour tisser des liens, on écrit pour donner forme à un monde incertain, pour sortir de la brume ... 
La création d’un monde de mots permet d’échapper à l’horreur du réel en éprouvant au fond de soi le plaisir provoqué par une poésie, une fable, une belle idée, une chanson qui métamorphose la réalité et la rend un peu plus supportable. 

Le manque invite à la création et l’incommunicabilité nous oblige parfois à trouver une autre forme d’expression. En effet, nous avons sans doute tous ressenti un jour l’épouvantable étroitesse et vacuité des mots face à la douleur d’autrui ou lorsque traversons nous même une terrible épreuve.

Lytta Basset, décrivant ce qu’elle avait ressenti après le suicide de son fils, écrivait :

Ma souffrance était comme en excès par rapport à ce que je tentais de dire … (Les liens qui ne meurent jamais, Ed. Albin Michel)

Les lectures de la comédienne Virginie Hue, de Filaments Théâtre, avaient encore démontré, lors d’une de nos conférences en mars 2023, combien la poésie libère et transforme.


Extrait vidéo : Ce que je ne dis à personne, lecture d’un poème d’Aragon

Conférence filmée par Sébastien Jansen


Après le départ de mon fils, dans l’incapacité d’exprimer ce que je ressentais, ce fut un soulagement de découvrir ce poème. Il m’avait permis d’identifier ce que je traversais. Afin de mieux me faire comprendre, j’avais envoyé le texte à certaines personnes de mon entourage.


Craignant également de peut-être choquer, de mettre dans l’embarras ou d’attrister, notre entourage, nous retenons souvent paroles et émotions. Le manque de partage pourra parfois s’installer durablement dans nos relations et nous entraîner vers un certain isolement ou détachement. Avec des citations, des extraits de livres ou des poèmes, il sera plus facile de confier à l’autre ce qu’on ressent. Depuis toujours, la littérature recèle de bijoux précieux que nous pouvons utiliser à souhait. Ne nous en privons pas. Comme l’a écrit le philosophe Mickaël Foessel :

La fraternité dans l’impuissance demeure possible au-delà des siècles dans la littérature. (extrait de Le temps de la consolation, Ed. du Seuil)







De nombreux auteurs ont eu le besoin d’écrire sur l’absence d’un être cher. Pour ne citer que certains contemporains : Christian Bobin rendra hommage à sa femme dans son livre La plus que vive. Gallimard publiera Olivier de Jérôme Garcin, ouvrage qui nous parle du manque de son frère jumeau tout au long de sa vie, ou encore À ce soir, un livre de Laure Adler sur sa vie sans son fils, L’autre fille, d’Annie Ernaux, dévoilera sa construction difficile dans une enfance vécue dans l’ombre d’une sœur aînée décédée qu’elle n’a jamais connue …


La petite équipe des Choses de la vie est heureuse de vous annoncer le futur évènement de l’association consacré au deuil et à la poésie.


Le samedi 26 avril, entre 16h et 18h, à l’espace Paradis, à La Forêt Fouesnant, aura lieu l’après-midi intitulé Nos étoiles ont filé.


Nous aurons le plaisir de retrouver la comédienne Virginie Hue pour une seconde collaboration. Dans une première partie, elle offrira la lecture d’extraits des livres de Christian Bobin, Laure Adler, Jérôme Garcin, Anne Ernaux … Puis, elle nous fera découvrir certains poèmes du recueil de poésie C’est toi qui mènes la danse de Lucie Grall, (à paraître en avril aux éditions La Part Commune). Un pot et une rencontre avec Madame Grall poursuivront ce moment intime, dans la douceur et la simplicité ! Sur libre participation, l’évènement est ouvert à tous et sans réservation. (Pour plus d’informations contactez l’association)

J'aimerais que ce livre aille au-delà de mon chagrin et de ma colère. Qu'il touche à l'universel. Car que serait une poésie qui se contente d'exprimer sans toucher le cœur du lecteur ? La poésie est à la fois profondément intime et ouverte, égocentrique et généreuse. Lucie Grall
















Nous rappelons que l’association propose régulièrement des ateliers d’écriture, une prochaine séance est prévue le jeudi 27 mars.

Présentation et infos pratiques sur le site de l’association.


En savoir plus sur les groupes de parole de l'association






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